sous-location

La semaine dernière, après avoir vachement tergiversé, on a pris la décision de quitter définitivement notre appartement. Au mois de mars, on a fait appel aux services de David Maruani ; le courtier immobilier qui avait aidé nos proprios à sous-louer leur appartement pendant leur tour du monde, il y a 8 ans. Après plusieurs visites, le constat demeure le même : pas de lave-vaisselle – oui, ce n’est pas une blague – et qu’une chambre fermée, sauf si l’on compte le salon double. Conclusion, notre appart est chouette, mais mal divisé (et équipé).

IMG_9966-HDR%287%29

Dans la liste du pour et du contre de la sous-location, retrouver notre appartement, nos proprios et notre quartier, sans compter que nos meubles seraient entreposés sans frais, comptaient beaucoup dans la balance. Il faut savoir qu’au Québec, pour sous-louer un appartement, il faut en être propriétaire ou bien obtenir de ce dernier une autorisation spéciale. Lorsqu’on a fait part de notre projet à Jean-François et à Patricia (nos proprios, au cas où ce n’était pas clair), ils ont tripé. D’autant plus qu’ils ont passé une fin de semaine avec nous au lac Champlain l’année dernière. On a donc conclu avec eux un accord tacite, soit que l’on réussit à sous-louer notre appartement pour revenir joyeusement chez nous dans un an, soit qu’on ne trouve personne et là, on met fin à notre bail. Pour un bail prenant fin au mois de juillet, normalement, il aurait fallu leur signifier notre départ par lettre recommandée au mois de mars. Au contraire, pour nous donner plus de temps, Jean-François accepte de remettre la date butoir au 15 juin.

Ce n’est qu’il y a deux semaines qu’on a décidé d’ouvrir les yeux et de nous dire qu’il faudrait peut-être chercher une autre solution à la sous-location. Commence donc la recherche d’un mini-entrepôt, juste pour avoir une idée des prix. Je me suis dit qu’en louant près de notre appartement, l’entreposage serait plus cher, mais que le transport, en contre coup, serait moins élevé. Aussi, en revenant, tous nos meubles seraient déjà sur MTL. Ça frôle la dérision. En discutant avec mon père de la possibilité d’offrir à ma tante qui habite en région (4 heures de route de MTL) un montant forfaitaire pour mettre toutes nos choses dans son sous-sol, il me répond : « elle pense vendre ». Shit. Il continue : « le chalet est chauffé à 4 degrés et fermé à clef ». Hourra ! La décision est difficile à prendre, mais s’impose d’elle-même. U-Haul à la rescousse, deux remorques de 10 pieds x 12 pieds pour convoyer notre milieu de vie, du moins ce qu’il en reste après avoir vidé ce qui nous suit au voilier. Une fois nos meubles au chalet, on sera hébergés une semaine chez Thomas, tout près de la garderie et de mon espace de travail collaboratif. Le tout totalise un déménagement, plusieurs hébergements puis un dernier déménagement avant de prendre le large. Cette semaine, le père de Laurent nous a lancé en blague qu’un déménagement, c’est l’équivalent d’un divorce. On est dans la merde.

IMG_0023-HDR%287%29

Sur le balcon, lundi, Patricia me demande des nouvelles de Maruani en discutant du stresse prédépart qu’elle ressentait à la même époque. Ben, mmm, c’est que… Je suis malaisée ; j’ai mis plusieurs mois pour lentement accepter que je pouvais quitter mon appartement et ce qu’il représente symboliquement à mes yeux. Après plus de 6 ans de vie commune dans le jardin, de gardiennage, de BBQ et d’anniversaires (j’ai eu droit à un gâteau aux carottes cette année), je dois lui dire que je romps mon bail. J’ai de la difficulté à lui annoncer la nouvelle tellement j’ai la gorge serrée. Surprise, elle me répond : « Oh, qu’est-ce qu’on va faire sans toi pour mettre de la vie ? Bah, tu pourras au moins t’acheter quelque chose (de l’immobilier) en revenant ».

Le « oh yé » est lancé, on déménage le 24 juin !