Jamais 2 sans 3
Le stresse est à son comble. On est rentré hier avec Aymeric à Saint-Paul, trop heureux de retrouver ti-oui et surtout de voir que les planchers, un peu croches, reposent à merveille sur nos nouveaux supports. N.3 arrive à 9 h, comme convenu. Quelques préambules « pourquoi ne pas avoir fait affaire avec le premier évaluateur ? » Euh. Moi « J’esquive la question. Vous étiez recommandé par N.2 ». Lui « Vous savez que c’est une situation délicate ». Il n’ose pas dire qu’il se doit d’être plus intense que d’habite puisque le professionnalisme de la chose exige qu’il soit toujours intense… mais je comprends tout à fait le message. Il a la lourde tâche de revoir nos réparations et de « bénir » le voilier pour notre voyage. Aymeric dort encore dans sa cabine, je dois le descendre dans sa poussette et je m’installe avec lui sous le voilier. N.1 demandait aux proprios/acheteurs de rester, n.3 exige que tous quittent le voilier… Merde. Laurent, ce qui me rassure à fond, reste quand même très proche de n.3 et l’assomme de question. La boule dans mon estomac renait de ses cendres en vitesse grand V. Je l’entends taper sans arrêt avec son marteau sur le support moteur. En fait, si ça sonne creux, c’est que c’est délaminé. Résultat, il faut tout refaire. Un bois doit toujours être protégé par de la fibre de verre sur un voilier. Sans attendre mon reste, je n’en peux plus et je pars avec Aymeric manger chez MamiLou. Pour nous changer les idées, on arrête chez les pompiers qui, trop gentils, permettent à Aymeric de « conduire » le camion. Je prends les horaires de la bibliothèque, on est ici pour un bout, voire plus. Merde, je dois revenir chercher mon portefeuille. Après le resto et la piscine, il est trois heures et je n’en peux plus, je dois savoir. J’essaye tant bien que mal de lire le visage de Laurent assis dans le cockpit avec n.3. Pas facile.

Au final, on s’attendait à devoir changer des trucs qui n’étaient pas sur notre liste et c’est le cas. Le principal, par contre, c’est que nos réparations passent le test ! On ne saura jamais si c’était mieux, ou non, de changer la buchette. Chose certaine, l’ancienne buchette a servi à montrer à n.3 que le teck est encore vraiment solide. Laurent me dit « Il capotait, je le voyais dans ses yeux. Il ne voulait pas nous exiger de refaire tout le support moteur et de le gruter, mais je sentais qu’il allait me dire qu’il n’avait pas le choix. Je lui ai donc proposé de faire une carotte dans le pire endroit et bingo ! Le bois était sain ». N.3 « Je garde l’échantillon de bois dans un Ziploc avec votre dossier comme votre cas est spécial. Je vous conseille de garder la buchette, c’est important en cours ». Done. On attend l’évaluation écrite, outre deux prises, il faudra peut-être changer le tuyau d’alimentation en propane qui n’est pas aux normes. Comme s’il pouvait en être autrement, le truc date de 30 ans.