Petits explorateurs

Savannah, GA (Walburg Creek, St-Simon Island) – Cumberland Island, GA
Départ le 1er décembre à 6 h 30 — arrivée le 4 décembre à 15 h 46
(45; 48; 25 milles nautiques)

Contre toutes attentes, la Géorgie nous plait énormément; même l’Intracostal y est sympa. La petite étoile de la chance brillait bien haut dans la Voie lactée pour dorénavent qui, malgré sa quille courte, à une peur bleue des hauts-fonds. Le secret (que tout le monde se le dise) est de naviguer en Géorgie avec la marée haute. Petits merdeux qu’on est, la pleine marée haute, depuis quelques jours, se situe entre 11 h et 13 h. Avec 8 pieds de « dénivelation », c’est donc possible de partir en matinée et d’avancer jusqu’à tard dans l’après-midi. C’est ainsi qu’en serpentant les dédales des marécages sauvages de Jeykell Island, on est passé de justesse dans moins de 6 pieds d’eau…

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On pensait bien retourner en mer et nous rendre à St-Augustine, en Floride, rapidement… Comme à chaque front chaud, notre enthousiasme s’emballe et au diable la course effrénée vers le sud (le sud, quel sud? On doit se rendre aux Bahamas, c’est vrai). Passage obligatoire, l’île de Cumberland est un parc naturel sans asphalte ni services quelconques. Le paradis ! Le seul hic, comme on est arrivé tard, les meilleures places étaient déjà prises. On a terminé ancré, comme des boulets, pas très loin du voilier derrière nous (bon, c’était tout de même sécuritaire, sinon j’aurai demandé, du haut de ma barre à roue, une reprise de la manœuvre). Le jour, on fuit les hauts-fonds et le soir, on s’ancre dans un bras de mer très étroit qui a une profondeur absurde de 20 pieds, sans la marée. Cherchez l’erreur.

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Impossible de le photographier dans toute sa splendeur. L’arc était complet.
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Le quai à dingy de Cumberland Island
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Accueil matinal

La météo pourrie annoncée n’a pas eu lieu. Surprise, Gigi et Philipe nous ont rejoints pour explorer l’île. Plusieurs habitants, sans p’tite gêne, sont venus nous saluer. La jument de Michaud et son petit poulain (sauvages), près de nous, en ont profité pour se rouler dans le sable. Ainsi beurrés d’une bonne couche de boue, les no’see’um ne peuvent les piquer. De la grosseur d’une mouche à fruit, le moustique microscopique est vorace et se déplace en essaim… Sauve qui peut ! D’ailleurs, les carreaux de nos moustiquaires à hublots laissent à désirer; bénie soit le jour où j’ai décidé de prendre une moustiquaire adaptée sud pour la descente. Avec bon cœur, Phil cherchait à biffer de sa liste ce qu’on « devait » voir sur l’île. Le tatou, curieux mélange entre un rat et une tortue, est rayé ! Selon l’imagerie de la nature, le livre par excellence qu’Aymeric trimbale partout, le tatou est un animal exotique qu’il est impossible de voir dans nos contrées lointaines (le livre a été édité à Paris). Au cours de notre découverte des sentiers très peu balisés, la petite bête farfouille les feuilles à la recherche de sa pitance. Quand on a demandé à Aymeric où vivait le tatou, il nous a répondu, très sérieux, « dans l’Imagerie de la nature et dans Google ». Laurent avait, au préalable, fait une recherche avec lui sur Wikipédia.

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Le petit poulain
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Le tatou, le seul et unique
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Son compatriote

Plum Orchard, à mon grand chagrin, n’est plus une plantation et n’offre aucune prune. Le manoir historique vieux de 200 ans renferme un terrain de squash et une piscine intérieure, en plus de ses 8 chambres à coucher. À nouveau, on parle de déménager… De l’autre côté de l’île, une plage au sable fin à perte de vue est parsemée de pins et de palmiers. Les dunes remontent à l’intérieur des terres pour offrir une vue spectaculaire sur une clairière de cristal. Le must, c’est bien le lamantin qu’on croit avoir vu au petit matin alors qu’on faisait un boucan d’enfer dans notre cockpit, trop heureux d’être enfin dehors. La vache des mers, avec sa grosse tête, est sortie tout près du voilier avant de replonger.

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Plum Orchard
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Cumberland Island
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Forêt subtropicale