La lumière au bout du Trello

 Mechanicville, NY

Ça y est, après une semaine de voyage, l’heure de la petite rétrospective de l’été et des deux mois de travaux est venue. En plus de nos deux semaines aigres-douces de semi-professionnelles manuelles, on a clenché comme des acharnés pour réussir à biffer tous les éléments des listes Trello, celle de madame et celle de monsieur. J’attendais le billet de Laurent pour avoir un résumé complet de nos améliorations pré-vaguabondage, mais j’ai perdu patience. C’est donc encore ma voix qui se fait entendre.

Pour ma part, mes tâches me permettaient généralement de m’y affairer tout en surveillant Aymeric. À tel point qu’un jour, alors que c’est à lui de passer l’après-midi avec son fils, Laurent me dit : « mais tu ne t’en occupes jamais… » Traduction : j’accorde à Aymeric des moments de jeu libre pendant lesquels je peux moi aussi travailler et interagir avec lui. Pendant ces moments, mieux vaut ne laisser entrer personne, c’est le chaos dans le carré !

Le joint d’étanchéité
Laurent se rend compte, après une légère crise d’anxiété, qu’il a mal lu les dimensions. Il me les montre. J’en comprends la même chose que lui à sa première lecture. En fait, la longueur totale du joint est de 13 cm alors que nous avons 12 cm d’espace… Il avait lu que la pièce totale faisait 81 mm et non 131 mm… On s’est éventuellement rendu à l’évidence qu’il fallait amputer le tube d’étambot d’un centimètre. Grrr. C’est une merde à installer. On n’a pas assez d’espace pour voir la came (petit rectangle en inox) qui sert de raccord entre l’arbre et l’inverseur (petite boite métallique à la suite du moteur qui permet de faire marche arrière). Lorsque finalement, on y arrive, Laurent me redit : « mais s’il y a de l’espace dans la bague hydrolube (cutlasses bearing), il faut retirer l’arbre d’hélice et la changer ». Je le sais, on l’a déjà vérifié, quelques fois même. « J’ai des doutes ». Merde. On reçoit le OK d’un gars de la cour de chez Gosselin qui nous conseille d’en avoir une supplémentaire à bord, au cas où.

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Trop heureux, on vient de recevoir notre nouveau joint d’étanchéité de France.

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On a vérifié l’étanchéité des valves de Déseauxrmais, qui n’en menait pas large à la fin de la saison dernière. Au total, un record de 7 patchs ! Là aussi, notre annexe fait jaser. Il faut bien avouer qu’on peut la prendre pour faire du rafting. « Vous allez la mettre où ? » Laurent & Claudie : « Euh, c’est une question pour plus tard, on verra bien ». Finalement, elle nous suit ! Daniel Lemaire (prof émérite de voile) m’a d’ailleurs conseillé la technique de la patte d’oie à partir d’un tableau de bord de l’annexe.

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Nidification
Avant la naissance, pour certaines, vient le moment de la nidification. J’ai ressenti exactement la même impulsion dès les premiers jours à bord. Tel un petit escargot, je pars avec mon chez-moi sur mon dos et il est impératif qu’on s’y sente bien, que ce soit convivial. D’ailleurs, Émilie, du Vendredi 13, m’a fait le plus beau compliment : « oh, c’est comme dans une maison ! » J’ai demandé à Laurent de faire une bibliothèque en bois dans le carré d’après mes gabarits. Elle fait maintenant partie des meubles ; je l’adore.

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Miam miam
Au Costco du marché central, accompagnés de Karen et de Rapahel (4 mois) et de Gabrielle et de son bidou (pas née encore), on a fait les « courses » pour notre route jusqu’à Miami. À la fin, Aymeric est étalé par terre, une lueur insane dans les yeux. Oui, on a réussi à tout mettre dans le voilier, et là, ce n’est que la première fournée !

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Winter is coming
Il faut bien ne pas se transformer en glaçon. Certains disent que l’Intracostal, ça va, qu’il ne faut pas s’en faire pour rien. D’autres, qu’ils se sont gelés le cul, ce n’est pas croyable… Ici, mieux vaut prévenir que guérir. Achat multiple de bottes doublées, pantoufles en duvet, de sac de couchage, manteaux et pantalons d’hiver, dessous de ski et j’en passe.

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La survie du compresseur
J’ai suivi scrupuleusement les conseils de Bernuy et j’ai isolé de l’intérieur notre réfrigérateur parce qu’il est inaccessible de l’extérieur. J’ai pris de la styromousse (mousse en polystyrène) 0,7 pour le fond et le dessus et du 0.5 pour les côtés en suivant ses courbes généreuses. Ensuite, j’ai enveloppé (technique cadeau de Noël) chacun des morceaux avec de la couverture d’urgence (de l’aluminium fin) pour maximiser la rétention du froid. On vient de soulager notre compresseur et de réduire notre consommation d’énergie. On est pas encore certains que nos panneaux solaires soient suffisants…

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Qu’il est beau, hein
J’ai eu la folle idée d’améliorer l’esthétique du voilier. Résultat, j’ai frotté comme une débile à l’acétone pendant au moins 8 heures pour enlever la vieille colle séchée et jaunie par le soleil. Du même coup, j’ai donné deux couches de cire pour protéger le gel coat. Selon les conseils d’Élise, déesse de l’entretien des bateaux, toujours attendre au moins une heure avant d’enlever la couche de cire qui peut ainsi pénétrer. Pour l’enlever, prendre un chiffon en microfibre puis repasser avec un second et un troisième, si la motivation est toujours là.

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Pêle-mêle, j’ai :

  • Poncé, seule et avec Chantal, la totalité du tek extérieur pour enlever le vernis et le remplacer par de l’huile. Est-ce que ça en valait la peine ? Aucune idée
  • imperméabilisé la capote de la descente et le bimini qui avaient la fâcheuse tendance de nous couler sur la tête. J’ai aussi lavé les Mika avec du Klear-to-sea selon les conseils de M. St-Onge, expert canevas.
  • arrangé, réarrangé et mmm, réarrangé les coffres, surtout le gros. (Un truc à la Harry Potter, je peux y entrer et en plus, quand tu crois qu’il est plein, tadam, il y a encore de la place!).
  • winché (est-ce qu’on peut treuiller quelqu’un ?) Laurent jusqu’aux barres de flèches pour qu’il enlève le bas-hauban. Comme il était tordu, on en a fait faire un autre (exigences de l’évaluateur 1 et 2, c’est du sérieux).
  • refais le joint congé d’étanchéité de l’écoutille (la petite merde est toujours à vérifier d’ailleurs)
  • perfectionné la moustiquaire de la descente en ajoutant 5 sangles qui la retiennent au rail de l’écoute de la grand-voile (on se faisait manger comme des cons par les maringouins).
  • cousu des tablettes en tissu pour nos deux équipets de chambre. Je savais pertinemment qu’on n’en viendrait jamais à en faire en bois.
  • cousu un sac pour ranger les moustiquaires à partir d’un sac réutilisable en toile pour les courses. Trop fière la fille!
  • fais & refais l’épicerie, le lavage et le ménage (à tel point que le comité a dû acquiescer lorsque j’ai fait valoir que je voulais un aspirateur 12V).
  • fais les allers-retours entre Mtl et Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix pour (encore) récupérer des trucs dans des cartons chez Thomas ou bien chez Gab et Seb.
  • fais le suivi des assurances (vie, santé, bateau, voiture et j’en passe), des rendez-vous médicaux prédépart (clinique de santé voyage, dentiste, docteur), etc.
  • permuté certaines cordes, dont la drisse de grand-voile. Au lieu d’envoyer un messager, j’ai tout simplement cousu un semblant d’épissures entre les deux cordes et ça a très bien fait l’affaire.

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Laurent a :

  • Changé la polarité inversée des prises de 110 volts et ajouter une mise à la terre
  • ajouté un onduleur pour ces jours ou il faudra du 110 et qu’on aura que du 12 volts
  • changé le câble d’alimentation du panneau électrique principal du 12 volts
  • enlevé le sélecteur de batterie conventionnel pour un sélecteur de batterie automatique (automatic charging relay)
  • changé les batteries. Il a renouvelé le parc de batteries et ajouté une quatrième batterie. Elles ont toutes la même taille, la même puissance et la même année. Il a modifié le câblage à la sortie des batteries pour installer des borniers. Il fallait régler un problème de mise en parallèle des batteries, car l’électricité ne passait pas bien
  • refait l’ensemble des tuyaux des toilettes
  • refait les passe-coques des instruments
  • condamné la prise 110 à l’avant du voilier et peint le puit de l’ancre avec de l’Interprotect.
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Ensemble, on a :

  • Démonté le guindeau pour lui faire faire un petit tour chez l’Alternateur de l’Est. Plus besoin de le taper maintenant, il fonctionne à merveille
  • enlevé le réservoir d’eau potable de tribord pour le faire souder (la fuite était importante et le réservoir est en polyéthylène) et ajouter une jauge (elle n’a pas aimé le début du voyage et elle reste prise dans son tube. On croise quand même les doigts)
  • ajouté une ancre Delta et une nouvelle chaîne G4 de 150 pieds. Il a bien fallu faire les marques de tous les 10 pieds
  • changé notre bas-hauban
  • fait reviser nos voiles à la voilerie Sansoucy et fais préparer une trousse de couture pour une réparation d’urgence
  • installé un détecteur de propane
  • fait faire un support hors-bord sus mesure et demandé à un artisan de solidifier avec un ajout en inox notre potence pour le moteur.