Here at the wall
Mechanicville, NY — Catskill, NY
Départ à 8 h 26 — arrivée à 17 h 32
46 miles nautiques
En tout et pour tout, on a emprunté 12 écluses dans les derniers jours et séjourné dans les villes de Whitehall, de Fort-Edward et de Machanicville. Si nos quatre premières écluses sont mémorables, les dernières se sont déroulées sans anicroches notables. Cela dit, on s’est fait « prendre » par le gars de l’avant-dernière écluse qui nous a demandé notre passe qui avait été prolongé illégalement de plusieurs jours par l’éclusier de Whitehall. Yup. Il a bien fallu payer un autre deux jours. À la lumière de notre expérience d’éclusage, pour ne pas être con, il faut prendre bien soin d’avoir 4 amarres, à poste, en couilles de chat (le terme ne vient pas de moi, mais est bel et bien courant dans la marine de plaisance). Si possible, installez des défenses et des barres-battage des deux côtés du voilier. De cette manière, ça évite de courir comme une poule sans tête de bâbord à tribord s’il faut accoster d’urgence le long d’un mur de béton… entre autres parce qu’une barge se présente. Sérieux, cette seule précaution a détendu incroyablement l’équipage. En plus, si on passe une amarre spéciale d’éclusage dans le chariot d’écoute du génois au centre du voilier (avec un nœud de chaise), on peut mieux contrôler le mouvement de va et vient. Si jamais on est vraiment motivé, une planche de bois attachée aux extrémités par deux cordes et retenue au niveau des défenses (bien calée entre celles-ci et l’écluse) permet de sauver l’immaculée blancheur du voilier. Bien sûr, on n’en avait pas… Puis, ne jamais oublier ses chaussures de pont lors des manœuvres, sinon prenez garde. Un gros orteil sous la bôme ou bien sur un taquet de pont et c’est foutu. J’ai évité de justesse une panoplie de jurons bien salés et un pied enflé.



S’il fallait voter pour le mur le plus confortable, la palme va à Whitehall où, en sortant d’une douche gratuite bien chaude au centre communautaire, j’ai été surprise par une musique d’Halloween provenant d’une salle remplie de spectateurs « rednecks » qui écoutaient un film sur le Sasquatch local. Ils étaient tout aussi suspects de ma présence que de celle de la bête légendaire… Sinon, Aymeric a trouvé Galineta la poule (et ses multiples consœurs) à la buanderie. Les douches — il y a des lumières disco qui émanent du pommeau de douche, c’est de toute beauté —, l’eau, l’électricité et le pomp out sont gratuits à Mechanicville et la ville, d’une taille moyenne, possède un certain charme et trop de drapeaux. En rigolant, je me dis que ces gens ont peut-être peur d’oublier où ils sont. Je doute fort bien que cet élan de nationalisme soit dû à la campagne électorale et aux élections qui s’en suivent. Encore une fois, Laurent le barbu passe pour un hispanophone. En jasant avec d’autres parents au parc, on se rend compte que les latinos sont la catégorie d’immigrant la plus importante et que certains Américains sont incapables de reconnaître le français même s’ils détectent la chaleur latine de la langue. Sur le tourniquet, Melody, 6 ans, s’amuse à faire répéter à Aymeric « le fromage est vert » avec un accent tellement épais qu’on dirait qu’elle a une patate chaude dans la bouche. Avec Aymeric dans son sac ou bien dans le chariot, les gens nous sourient et nous envoient la main. Ils sont super aimables. Laurent dit que c’est la même chose si tu te balades avec une femme enceinte ou un chien… Le temps d’une soirée le long du mur de Mechanicville, nous avons rencontré Philip, accompagné de Chantal et de Patrice, en route sur son catamaran pour le salon du bateau d’Annapolis. Merci pour la citrouille miniature.


